Marion CARRIER, lauréate du prestigieux appel à projet Make Our Planet Great Again
Marion CARRIER, Chercheuse au laboratoire ‘European Bioenergy Research Institute’ intégrera le Centre RAPSODEE dans le cadre de l'appel à projet Make Our Planet Great Again.
Make Our Planet Great Again est une initiative du Président de la République, Emmanuel Macron, lancée le 1er juin 2017 suite à la décision des Etats-Unis de sortir de l'Accord de Paris sur le climat. C'est un appel aux chercheurs et aux enseignants, aux entrepreneurs, aux associations et aux ONG, aux étudiants et à toute la société civile à se mobiliser et à rejoindre la France pour mener la lutte contre le réchauffement climatique.
La lutte contre le changement climatique doit changer d’échelle et devenir irréversible. Avec ce plan, la France accélère son engagement pour réussir la transition énergétique et climatique sur son territoire, dans l’Union européenne et sur le plan international.
A l'issue de la seconde vague de candidatures, 14 ont été retenues par un jury international, présidé par Corinne Le Quéré, professeur de sciences et politique du changement climatique à l'Université d'East Anglia, et directrice du Tyndall Centre for Climate change Research.
Parmi les 14 lauréats, nous avons eu l'immense honneur d'apprendre la sélection de la candidature de Marion CARRIER, Chercheuse au laboratoire ‘European Bioenergy Research Institute’ (Aston University, Birmingham, UK) qui intégrera le Centre RAPSODEE d'IMT Mines Albi pour travailler sur son projet PYROKINE . Nous lui souhaitons d'ores et déjà la bienvenue !
Marion CARRIER, lauréate de ce prestigieux appel a accepté de répondre à nos questions.
Bonjour Marion, pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
Je suis originaire du Gers et j’ai poursuivi mes études à Tarbes (Classes préparatoires) et à Lyon où j’ai intégré l’école d’ingénieur en Chimie et Sciences du Numérique, CPE Lyon, et sa formation chimie – génie des procédés en 2001. En dernière année (2003), j’ai eu la possibilité de suivre un DEA (Master) Recherche en Sciences Analytiques à l’Université Claude Bernard Lyon 1; puis je me suis engagée dans une thèse en Chimie à IRCELyon visant à traiter des eaux usées viticoles au moyen de Procédés d’Oxydation Avancés, soutenue en 2007.
C’est entre 2007-2013 que je me suis intéressée, en tant que chercheuse postdoctorale, à la conversion thermochimique de biomasse végétale en rejoignant l’ICMCB Bordeaux et l’Université de Stellenbosch en Afrique du Sud afin d’explorer les voies de dégradation, les mécanismes et les cinétiques dans des phases liquides (aqueuse et huileuse) et solides (solide divisée et poreuse) et dont les applications s’inscrivent parfaitement dans le cadre de la transition énergétique. En 2014, j’ai accepté un poste de chercheuse et rejoint une plateforme technologique chilienne UDT-Universidad de Concepción pour étudier les aspects pratiques liés au changement d’échelles du procédé de pyrolyse. Et plus récemment, grâce à une bourse individuelle Marie Curie, j’ai intégré en 2015 le laboratoire ‘European Bioenergy Research Institute’ (Aston University, Birmingham, UK) reconnu mondialement et expert en pyrolyse rapide, pour étudier la transformation des matières ligneuses marquées au Carbone 13. Cette période étant très prolifique, ces travaux ont suscité l’intérêt de la scène internationale avec l’expansion de mon réseau de collaboration. J'ai aussi été récompensée en étant promue comme jeunes chercheurs les plus prometteurs par le NRF (National Research Foundation) en 2013.
Quelle a été votre motivation pour candidater à cet appel à projet lancé par le Président de la République?
Sachant que l’Union Européenne envisageait d’augmenter la part des biocarburants avancés pour limiter l’impact négatif des changements indirects d'affectation des sols dû à l’usage des biocarburants issus de la biomasse comestible, j’avais la ferme conviction que je pouvais contribuer d’une manière ou d’une autre au développement de ces biocarburants avancés. Alors quand s'est présentée cette occasion, l’appel mopga, j’ai voulu tenter l’aventure car je remplissais les conditions requises et j’avais à cœur de développer de nouvelles idées.
Comment avez-vous vécu cette expérience?
L’écriture d’un tel projet demande de nombreuses heures de travail car il se doit être pertinent, innovant et réalisable. J’ai été très chanceuse car j’avais identifié le laboratoire d’accueil, RAPSODEE, très tôt. Cela m’a permis de monter un programme et de constituer une équipe en suivant les conseils très avisés de Monsieur Nzihou. J’ai tout d’abord soumis mon projet une première fois qui a été bien noté mais n’a pas reçu de financement : le contenu du projet n’était pas assez détaillé. J’ai donc approfondi l’aspect innovant et précisé l’approche expérimentale en travaillant assidûment sur les commentaires du comité scientifique pour donner plus de substance au projet. Et c’est à l’occasion de la deuxième vague, que j’ai reçu l’incroyable nouvelle : j’étais lauréate de ce prestigieux appel pour mener la lutte contre le réchauffement climatique.
Quel est votre projet? Pouvez-vous nous expliquer votre thématique : "Pyrolyse rapide de la biomasse des déchets : double cinétique"?
Le projet mopga, PYROKINE, vise à promouvoir la valorisation thermique des déchets organiques solides hautement contaminés en réponse aux objectifs énergétiques environnementaux actuels et futurs. Le projet de 3 ans permettra d’adopter une approche intégrée et multidisciplinaire pour modéliser les cinétiques du procédé de la pyrolyse de la biomasse tout particulièrement aux échelles de la molécule et de la particule et ainsi faciliter son optimisation à l’échelle du réacteur et son développement commercial.
Pourquoi avoir choisi de candidater auprès du Centre RAPSODEE d'IMT Mines Albi?
L’unité de RAPSODEE, un laboratoire hébergé par IMT Mines Albi, est mondialement reconnu pour ses activités sur la valorisation de la biomasse et déchets et modélisation menées par le groupe de Recherche ‘Energétique et Environnement’. Il rassemble des experts dans la modélisation macroscopique des réactions thermiques, la conversion thermochimique de la biomasse et caractérisation des matériaux fonctionnels ; un savoir-faire sur lequel s’appuie ce projet et qui est indispensable au bon déroulement du programme.