2e prix de l'Association Française d'Ingéniérie Système pour Abdourahim SYLLA

Retrouvez le témoignage exclusif d'Abdourahim Sylla, lauréat du 2ème prix des thèses de l'Association Française d'Ingéniérie Système.

22 janvier 2019

Félicitations à Abdourahim Sylla qui a reçu le 2e prix des thèses de l'Association Française d'Ingéniérie Système grâce à ses travaux de recherche sur "l'aide à la décision en réponse à appel d'offres : une approche intégrée de conception conjointe produit-processus, de gestion des risques et de retour d'expérience".

Nous avons rencontré Abdourahim Sylla, en co-encadrement entre l'ENI de Tarbes et IMT Mines Albi, sous la direction de Thierry Coudert et Michel Aldanondo, dans le cadre du projet PRAO qui a accepté de répondre à nos questions pour témoigner ses premières impressions sur cette reconnaissance.

 

"Ce prix représente une reconnaissance de la communauté scientifique française de l’ingénierie système pour les contributions apportées par nos travaux dans le domaine de l’ingénierie système.
Je suis très heureux et honoré de recevoir ce prix."

 

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photo-sylla.jpg, par csuderie

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis originaire de Guinée où j’ai obtenu mon bac scientifique et débuté mes études supérieures. Je suis arrivé en France en 2011 pour poursuivre mes études. J’ai tout d’abord fait une licence en « Electronique, Electrotechnique et Automatique » et une maitrise en « Génie des systèmes industriels » à l’Université de Lorraine. Ensuite, j’ai intégré le master recherche « Ingénierie de la chaîne logistique » de l’école de Génie Industriel de Grenoble INP. Après ce master, en octobre 2015, dans le cadre du projet PRAO cofinancé par la région Occitanie et l’Université fédérale de Toulouse, j’ai été recruté au Centre Génie Industriel d’IMT Mines Albi pour préparer une thèse de doctorat dans la spécialité Génie Industriel et Informatique.

 

Pouvez-vous décrire vos travaux de recherche ?

Ma thèse s’intitule « Aide à la décision en réponse à appel d’offres : une approche intégrée de conception conjointe produit-processus, de gestion des risques et de retour d’expérience ». Les travaux réalisés dans cette thèse se situent dans le cadre d’une relation client / fournisseur Business-To-Business. Dans ce contexte, pour augmenter leur chiffre d’affaires et rester compétitives, les entreprises proposant des produits ou systèmes (exemples : grues, machines-outils, etc.) doivent élaborer et proposer des offres personnalisées, attractives et réalisables. Pour cela, elles doivent tout d’abord concevoir et évaluer un ensemble d’offres techniques (couples systèmes / processus de réalisation). Ensuite, sélectionner, sur la base d’un ensemble de critères de décision pertinents (par exemple : coût, délai d’obtention, performances techniques), l’offre technique à considérer dans la proposition à transmettre au client. Dans des situations où les offres techniques disponibles au sein de l’entreprise fournisseur ne couvrent pas la totalité des besoins exprimés par le client, situations dites de « conception non-routinière », à travers une analyse des pratiques industrielles et des travaux scientifiques, nous avons identifiés trois problématiques de recherche majeures :

  • la conception des offres (couples systèmes / processus de réalisation) en situations de conception non-routinière,
  • l’évaluation de la confiance dans les offres quant à leur bonne réalisation au regard des attentes et objectifs fixés,
  • la sélection, parmi un ensemble d’offres potentielles, de l’offre la plus intéressante en tenant compte de l’imprécision, de l’incertitude et de la confiance associées aux offres.

Les travaux réalisés dans cette thèse ont apporté des solutions scientifiques et pragmatiques à ces trois problématiques. Concernant la conception des offres, des solutions ont été proposées pour étendre les principes de configuration généralement utilisés en situations de « conception routinière » à celles de « conception non-routinière ». Deux indicateurs ainsi qu’une méthode permettant de les quantifier ont été proposés pour l’évaluation de la confiance de chaque offre technique. Enfin, une approche d’aide à la décision multicritère a été développée pour aider à la sélection de l’offre technique la plus intéressante en tenant compte de l’imprécision, de l’incertitude et de la confiance dans chaque offre. Certains de ces résultats sont utilisés dans le cadre du projet ANR OPERA impliquant quatre entreprises, IMT Mines Albi et deux autres écoles d’ingénieurs, pour le développement d’outils logiciels pour l’aide à l’élaboration d’offres.

 

Dans quel contexte avez-vous reçu ce 2ème prix ? 

Afin de valoriser les recherches doctorales dans le domaine de l’ingénierie système, l’Association Française d’Ingénierie Système (AFIS) décerne un prix de thèse, récompensant des travaux doctoraux de grande qualité scientifique dans le domaine de l’Ingénierie Système et ayant des retombées industrielles importantes. C’est dans ce contexte que j’ai reçu le deuxième prix de thèse AFIS 2018. Pour cette édition, le concours a concerné des candidats ayant obtenu un doctorat délivré par un établissement français entre le 10 novembre 2016 et le 10 novembre 2018.

 

Qu'est-ce que ce Prix représente pour vous ? 

Ce prix représente une reconnaissance de la communauté scientifique française de l’ingénierie système pour les contributions apportées par nos travaux dans le domaine de l’ingénierie système. Je suis très heureux et honoré de recevoir ce prix. Il vient récompenser trois années de thèse réalisée sous la direction de M. Thierry Coudert (Maître de conférences HDR, INP ENI Tarbes), M. Michel Aldanondo (Professeur des universités, IMT Mines Albi), Mme Elise Vareilles (Maître-assistant HDR, IMT Mines Albi) et M. Laurent Geneste (Professeur des universités, INP ENI Tarbes)

 

Quels sont vos projets pour l'avenir ?

Mon projet est de continuer dans la recherche et l’enseignement dans les domaines du Génie Industriel et de l’Intelligence Artificielle. Travailler sur des problématiques scientifiques ayant un réel enjeu industriel et sociétal. Produire de nouvelles connaissances et contribuer à la formation des ingénieurs de demain.